ORNITHO PHOTOS

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Les oiseaux, nos plus proches voisins

 

Les oiseaux, nos plus proches voisins

Texte inspiré d’un article de Hans Schmid, Station ornithologique suisse, Sempach, avec l'autorisation de l'auteur

http://www.windowcollisions.info/public/leitfaden-voegel-und-glas_fz.pdf

 

 

Les collisions mortelles contre les vitres constituent l’un des plus grands problèmes de protection des oiseaux de notre monde civilisé.  (photo JS)

Des centaines de milliers d’oiseaux meurent de cette façon chaque année. On trouve sur de nombreux bâtiments des traces de ces drames qui passent la plupart du temps inaperçus.   Les victimes des collisions sont très rapidement emportées par des corneilles, des renards, des fouines, ou des chats.   Pendant longtemps, cela a conduit à sous-estimer les pertes, et le problème n’a pas été suffisamment pris au sérieux par l’industrie de la construction, les autorités, la population et même par les associations de protection des oiseaux.

 

Beaucoup de points restent à élucider.

On ne sait par exemple pas encore si ces pertes peuvent mettre en danger des populations entières.   Mais il est à craindre que de nombreuses espèces menacées subissent un recul des effectifs en raison de ces collisions.

Différentes initiatives ont permis d’entamer, ces dernières années, de nombreuses études.   Beaucoup de savoir-faire a pu être rassemblé grâce aux expériences pratiques.   Il est utile de transmettre ces nouvelles connaissances aux spécialistes du bâtiment.   En particulier, il faut éliminer les pièges inutiles pour les oiseaux.

 

Nous partageons notre habitat avec les oiseaux. Les agglomérations vertes de l’Europe hébergent de nombreuses espèces d’oiseaux.   C’est notre devoir de les préserver des dangers évitables.

Les oiseaux vivent sur notre planète depuis 150 millions d’années.   L’être humain, par contre, n’existe que depuis quelques 150 000 ans.

Depuis la naissance de l’agriculture, nous vivons en proche voisinage avec les oiseaux dans de nombreux endroits.   Ces derniers siècles, beaucoup d’espèces d’oiseaux (comme le merle et le moineau) se sont adaptés au monde civilisé.

L’adaptation des oiseaux à l’habitat urbain est toutefois un jeu dangereux. Les avantages que sont un microclimat plus favorable et une offre en nourriture abondante sont contrebalancés par les nombreux dangers que représentent les véhicules, les surfaces vitrées et les prédateurs (en particulier les chats).

Il nous incombe donc la responsabilité de donner des conditions de vie acceptables aux espèces qui ont réussi à s’adapter et qui vivent au milieu de nous.

 

Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction

 

Comment l’oiseau perçoit-il son environnement?

 

Voyons-nous le monde tel qu’il est ? Les oiseaux en perçoivent-ils une image plus nuancée ? En tous les cas, les oiseaux possèdent quelques capacités étonnantes que les humains n’ont pas.

 

L’orientation chez les oiseaux est surtout visuelle. Leurs yeux sont très développés et indispensables à leur survie.   Chez la plupart des espèces, les yeux sont situés sur les côtés de la tête.  Cela leur permet une vue avec un angle très large.  Certaines espèces voient même à 360°.   Ils peuvent ainsi reconnaître beaucoup plus vite des congénères ou des ennemis en approche.   Il y a toutefois un désavantage: seul un angle assez restreint est couvert par les deux yeux en même temps.   Leur vision stéréoscopique et, par là la perception spatiale, est donc restreinte.

Les deux yeux peuvent remplir en même temps des fonctions différentes: pendant qu’un œil fixe le ver de terre, l’autre surveille les alentours.   La résolution est phénoménale.   Tandis que nous arrivons à différencier à peine 20 images par seconde, un oiseau arrive à 180 !

Il existe également des différences au niveau de la perception des couleurs.   Les oiseaux sont capables de différencier plus finement les nuances de vert. Ils possèdent en outre un quatrième canal de couleur, car ils sont capables de voir dans la longueur d’onde des UV-A.   Ainsi, les traces d’urine des campagnols sautent aux yeux des buses, ce qui leur permet de déterminer rapidement si un terrain promet une bonne chasse.

 

Le verre est une apparition relativement moderne.   Les oiseaux ont beau être parfaitement adaptés à l’environnement naturel, leurs capacités visuelles ne leur permettent pas de reconnaître le verre comme obstacle.

Alors que beaucoup de faits sont actuellement connus sur les capacités physiologiques de l’œil, beaucoup de questions restent ouvertes en ce qui concerne le traitement par le cerveau des stimuli optiques reçus.

Il est donc difficile de se mettre à la place de l’oiseau et de comprendre comment il perçoit son environnement.

 

Des essais à grande échelle sont nécessaires pour développer des méthodes efficaces afin d’éviter les collisions d’oiseaux contre les surfaces en verre.

Chez la plupart des oiseaux, comme chez la mésange bleue, les yeux sont positionnés sur les côtés de la tête.   Cela leur permet une vue à presque 360°.   Leur vision stéréoscopique est par contre moins développée.

Chaque œil de la bécassine couvre un angle de plus de 180°.

L’oiseau possède ainsi une vision stéréoscopique dans un petit angle à l’avant et à l’arrière de la tête.

 

Comme cette mésange charbonnière, beaucoup d’oiseaux ont l’habitude de voler à travers le branchage entremêlé des arbres.   Ils considèrent donc déjà de petits «trous» comme des passages potentiels.

Introduction

Il y a peu de temps, les oiseaux étaient les maîtres incontestés du ciel. Les obstacles étaient toujours visibles et les oiseaux les évitaient habilement.   L’évolution ne les a par contre pas préparés au danger des surfaces de verre.

Plusieurs phénomènes conduisent aux collisions avec les vitres.

1 - La transparence

La cause la plus connue pour les collisions avec le verre est sa transparence.   L’oiseau voit à travers la vitre un arbre, le ciel ou un paysage qui lui convient.   Il s’y dirige par le chemin le plus direct et entre en collision avec la surface vitrée. Plus la vitre est transparente et plus sa surface est grande, plus le danger de collision est élevé.   Des arbres, un paysage attractif, le ciel et une surface de verre transparente au milieu, c’est un danger pour les oiseaux.

2 - La réflexion

Le deuxième phénomène est la réflexion.   Selon le type de vitre, l’éclairage et l’intérieur du bâtiment, l’environnement est plus ou moins fortement réfléchi.   Dans la réflexion d’un parc, l’oiseau croit reconnaître un environnement favorable.   Il s’y dirige, sans réaliser que ce n’est qu’un reflet.   Des miroirs placés dans le paysage ont le même effet.

Les vitres protégeant du soleil et d’autres types de verres ont un degré de réflexion élevé.   Plus l’environnement est réfléchi et plus il est naturel, plus il y aura de collisions.

3 - La lumière, source de dangers

Un phénomène moins connu en Europe, mais qui y existe toute de même, est l’attraction des oiseaux migrateurs nocturnes par les sources de lumière.   Des collisions mortelles en masse des oiseaux migrateurs contre les gratte-ciel surviennent surtout aux Etats-Unis.   Les oiseaux sont attirés par l’éclairage à l’intérieur des bâtiments.

Ce phénomène est encore accentué par mauvais temps ou en cas de brouillard.   Les collisions surviennent aussi contre les phares, les plateformes pétrolières (qui brûlent des gaz), les bâtiments éclairés sur les cols alpins, les mâts éclairés et d’autres constructions exposées.

 

L’éclairage excessif est également un désastre pour le reste du monde animal, notamment pour les insectes.

Les discussions vont bon train au sujet d’une possible influence négative sur la santé, car la libération de la mélatonine est influencée par la lumière.   Cette hormone favorise le sommeil, régule l’état physiologique et actionne le système immunitaire et la production d’hormones chez l’homme, les animaux et les plantes.

 

En cas de brouillard ou de mauvais temps, les bâtiments éclairés de l’intérieur, les fortes sources de lumière dirigées vers le haut, les phares, etc. induisent en erreur les oiseaux migrateurs nocturnes.   Ils sont attirés par la lumière et entrent en collision avec les bâtiments ou les sources de lumière.   Plus les constructions sont hautes, plus le danger est élevé.

 

Il faut s’attendre à des collisions n’importe où !

4 - Positions des fenêtres à l’angle de la maison.

 

Il y a d’innombrables situations dans lesquelles les vitres, permettant la vue sur l’environnement situé derrière, deviennent un problème pour les oiseaux.   Les angles de maison en verre, les parois antibruit et coupe-vent, les passages entre deux bâtiments, les jardins d’hiver, comptent parmi les pièges potentiels.

 

L’effet piège est encore accentué si la disposition des constructions forme des passages étroits (par exemple une paroi en verre entre deux grands bâtiments) ou des cul-de-sac.   Pour cette raison, les cours intérieures sont problématiques, surtout si elles sont végétalisées.   Une planification adéquate permet toutefois d’éviter ces problèmes dès le départ ou au moins de les réduire massivement.   Les vitres transparentes ne devraient ainsi pas être placées dans les angles des bâtiments.   Et s’il faut absolument une fenêtre à l’angle, une solution pourrait être d’insérer

la vitre avec un angle de 45°.

Les balustrades de balcon transparents, les angles des jardins d’hiver, les corridors en verre, les parois antibruit, sont dans la mesure du possible à éviter ou à munir dès le départ de marquages.   On peut également utiliser un matériau alternatif comme par exemple un verre nervuré, cannelé, maté, sablé, dépoli à l’acide, coloré ou imprimé.

 

La réflexion de l’environnement est utilisée comme élément créatif dans l’architecture.   De telles façades représentent pour les oiseaux un aussi grand problème que les surfaces en verre transparentes. Il est facilement compréhensible que les façades réfléchissantes induisent les oiseaux en erreur.   Nous savons par des tests et de nombreuses expériences pratiques que le degré de réflexion extérieur des vitres et l’aménagement de l’environnement jouent un grand rôle.

La présence d’un grand bâtiment réfléchissant le ciel est déjà délicat pour les chasseurs aériens tels que les rapaces, les martinets et les hirondelles.

Les arbres et buissons à proximité du bâtiment sont généralement encore plus problématiques car ils attirent de nombreux oiseaux.   Le reflet de la végétation fait croire aux oiseaux se trouvant dans les arbres qu’ils ont en face d’eux un habitat propice.

La conception de l’environnement entourant une façade réfléchissante est donc particulièrement importante.

En raison du fort degré de réflexion, l’environnement est reproduit avec un grand réalisme sur les verres antisolaires.   Le danger est particulièrement grand là où arbres et paysages naturels sont réfléchis.

 

 

Adapté avec l’autorisation de l’auteur

Jacques

26/04/2012



26/04/2012
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