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Les chants d’oiseaux et la conservation de l’espèce

Les chants d’oiseaux et la conservation de l’espèce

 

Réintroduire une espèce dans un autre habitat pour la préserver est un projet ambitieux et complexe.  Le nouvel habitat doit en effet parfaitement convenir pour qu’il y ait accouplement.  Chez les oiseaux, il semble que ce soit encore plus compliqué. Le glaucope cendré, oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande, modifie son chant lorsqu’il est délocalisé, ce qui peut modifier sa reproduction.

 

La déforestation ou l’introduction d’un prédateur sont des facteurs de destruction des habitats de bon nombre d’espèces dans le monde.

La surface de la savane africaine s’est réduite des trois quart depuis les années 1960, et ses lions, entres autres, sont gravement menacés.

La déforestation à Bornéo et Java met en danger les orangs-outans et bien d’autres espèces animales et végétales.

 

Pour préserver les espèces gravement menacées, les écologistes déplacent certains individus dans d’autres régions plus adaptées.

 

Mais la relocalisation n’est pas simple.  Le bon développement de la population dans son nouvel habitat dépend de la qualité de celui-ci, du nombre et du sexe des individus, ainsi que de la diversité génétique.

 

Le glaucope cendré (Callaeas cinerea) est l’un des oiseaux endémique de la Nouvelle-Zélande.  Il est notamment célèbre pour son chant, rappelant les notes des grandes orgues.  Autrefois abondant, il est aujourd’hui classé comme « menacé » sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Au dernier comptage (effectué en 2004), seuls 400 couples avaient été recensés.

L’espèce fait l’objet d’un programme de préservation qui consiste à déplacer un certain nombre d’individus dans des réserves de la partie septentrionale du pays.  D’ici 2020, l’objectif est d’atteindre le quota de 1.000 couples, répartis dans une vingtaine de réserves.

 

Mais une équipe d’écologistes a récemment mis en évidence que dans les nouvelles réserves, les Glaucopes ont modifié leur chant.  

Les Glaucopes de l’île du Nord se distinguent de ceux de l'île du Sud par leurs bajoues bleues.  L’espèce de l’île du Nord est menacée, tandis que celle de l'île du Sud est officiellement éteinte. (© Sarah King, New Zealand Department of Conservation)

 

Les équipes d’ornithologues se sont intéressé en particulier aux individus qui avaient été déplacés vers deux réserves du Nord.

Les observations montrent que la délocalisation provoque une modification du chant, ce qui peut inhiber l’accouplement d’un oiseau de la population source avec un individu de la nouvelle population.

Ainsi, chaque nouvelle tribu deviendrait une population isolée.  Il n’y aurait plus de croisement entre les oiseaux d’habitats différents.  En outre, il ne serait plus possible d’importer des individus de la tribu d’origine dans la nouvelle tribu.

 

Un glaucope cendré apprend à chanter en écoutant ses parents, ses frères et sœurs ou ses voisins.  Le déplacement de population se fait par petits groupes, si bien que les individus n’emportent avec eux, dans la nouvelle réserve, qu’un faible stock d’éléments de chant.

Par ailleurs, suivant l’échantillon de la population source déplacé dans la nouvelle réserve, l’évolution du chant sera différente.  Le chant évolue avec le temps et les lieux.

L’espèce se divise, avec le temps, en plusieurs sous-espèces qui ne se reproduiront pas entre elles.

 

Pour que la relocalisation de cette espèce soit un succès, il est donc impératif de prendre en compte le comportement vocal.

Il faut être conscient du fait que les facteurs comportementaux comme le chant peuvent également affecter le succès du programme d’adaptation des espèces.  Il faut donc adapter la gestion de ces populations en conséquence.

 

Ces résultats sont détaillés dans la revue Applied Ecology.  http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1365-2664.12094/abstract

 

D’après Delphine Bossy, Futura-Sciences

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/chant-des-oiseaux-quel-role-dans-la-conservation-de-lespece_46607/#xtor=EPR-21-[HEBDO]-20130529-[ACTU-chant_des_oiseaux_:_quel_role_dans_la_conservation_de_l_espece__]

 

 

Remarque personnelle

Les modifications du chant en fonction de la localisation géographique des espèces ont déjà été remarquées chez nous en Belgique.  Par exemple, on sait que les chants des Pinsons des arbres est légèrement différent au Nord et au Sud du pays.  Des observations analogues ont été faites aux Etats Unis.

 

Jacques

3 juin 2013

 



02/06/2013
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