La migration des oiseaux, partie 1
La migration des oiseaux – partie 1
Depuis les derniers jours du mois de juillet, les oiseaux migrateurs, comme les Martinets, ont débuté leur périple entre l'Europe et l'Afrique où ils vont passer la mauvaise saison.
C’est le moment de se pencher sur le phénomène migratoire.
Qu’est-ce que la migration ?
On appelle migration l’ensemble des déplacements périodiques, le plus souvent annuels, d’un animal, entre une aire de reproduction, au printemps et en été, et une aire d’hivernage, se trouvant dans deux régions distinctes. La migration concerne un ensemble d’individus d’une même espèce se reproduisant au sein d'un territoire donné.
Ce phénomène se reproduit d’année en année, à la même époque, pour chaque espèce. Il s’agit d’un voyage aller et retour, par opposition aux trajets dits « erratiques », qui sont des déplacements aléatoires de prospection à la recherche d'un territoire ou de nourriture.
Les animaux parcourent ainsi plusieurs milliers de kilomètres. En ce qui concerne les oiseaux européens, ils peuvent ainsi se déplacer du nord au sud de l’Europe, ou bien d’Europe en Afrique. Certaines espèces migrent même jusqu’au sud de l’Afrique. Ils refont le même voyage en sens inverse au printemps.
Durant des semaines de trajet, les oiseaux traversent des barrières naturelles, des mers, des montagnes, des déserts, selon des grandes lignes de migration préétablies.
Ils subissent des conditions météorologiques parfois difficiles, ils tiennent compte des vents, et trouvent des sites d’étapes leur permettant de reconstituer leurs réserves de graisse. Ils subissent les effets d’obstacles comme les éoliennes, et surtout, dans certaines régions, de la tradition de la chasse.
Les dates de migrations sont relativement précises, au point, autrefois, de servir de calendrier pour les activités agricoles.
Les migrations ont été à l'origine de beaucoup de croyances. Les romains prédisaient les chances de victoire de Rome, durant les guerres, en fonction de la forme des groupes d’oiseaux migrateurs. Les invasions de certaines espèces présageaient d’une catastrophe.
Le suivi des oiseaux migrateurs
Le premier à avoir décrit correctement la migration est l’empereur Frédérick II de Hohenstaufen (12èmesiècle), et certaines de ses interprétations sont encore valables aujourd’hui.
Les premiers suivis migratoires systématiques ont lieu au 19èmesiècle, par des ornithologues de renom (Brehm, Homeyer, Wallace).
Le baguage, c’est-à-dire la pose d'une bague d’identification à l’oiseau apparait dès 1903. A l’heure actuelle, le baguage est généralisé. Grâce aux reprise d’oiseaux déjà bagués, on connait leur point d’origine (là où ils ont été bagués) et la date du baguage. On peut en déduire les trajets effectués et, parfois, l’âge de l’oiseau.
Certains individus sont même pourvus d’émetteurs GPS permettant de les localiser tout au long de leurs trajets.
Les radars civils et militaires permettent de suivre les oiseaux migrateurs, et de connaître leur direction précises et leur altitude de vol à une heure donnée.
L’outil le plus ancien et le plus couramment employé est le suivi de la migration par observations directes. Chaque printemps et chaque automne, des centaines d'ornithologues, se postent en des endroits stratégiques, et scrutent le ciel pour identifier et dénombrer les oiseaux migrateurs.
Ces sites ont la particularité de voir converger les oiseaux migrateurs, en raison de la topographie des lieux. Ce sont souvent des cols de montagne, des caps (comme Gibraltar) ou des promontoires côtiers.
Selon les sites, les espèces et leur mode de déplacement, les techniques de comptages des oiseaux migrateurs se font à l'unité, ou par paquets de 10, voire de 100 individus.
L'identification et le comptage des oiseaux migrateurs dépendent de nombreux paramètres aléatoires, comme les conditions d'observations, l’altitude de vol des oiseaux, la compétence des observateurs.
Pour être reproductibles, les comptages doivent être faits selon un protocole bien établi. Le suivi de la migration est avant tout un outil d'échantillonnage.
L’origine du phénomène migratoire
Les connaissances actuelles ne permettent pas d'apporter une réponse claire quant à l’origine du phénomène migratoire.
L’hypothèse la plus probable est liée à la climatologie. Lors des périodes glacières, les oiseaux, poussés par la faim se seraient déplacés progressivement plus au sud, et ils auraient ainsi modifié leur aire de répartition. Les changements d'âge glaciaire et le recul des glaciers auraient, par la suite, entraîné une recolonisation des territoires perdus, par les premiers arrivés.
Le Traquet motteux, par exemple, qui niche jusqu'au Groenland et en Alaska a jadis été repoussé par les glaces jusqu’au Sahara, là où se trouve son lieu d’hivernage. D'une certaine façon, l'espèce est revenue sur son ancien territoire.
Les routes actuelles de migration datent probablement de la dernière période postglaciaire, il y a environ 10 000 ans.
Au cours de l’évolution, le phénomène migratoire s’avère très variable. Au sein d’un même genre, on trouve des espèces migratrices au long cours, d’autres sédentaires. Au sein d’une même population, on peut trouver des individus migrateurs et d’autres non, ceci en fonction de leur aire de reproduction et, probablement, du réchauffement climatique.
Je poursuivrai cette étude sur la migration dans un prochain article.
Adapté des sites
Migraction : http://www.migraction.net/index.php?m_id=1
LPO (France) : http://www.lpo.fr/communique/oiseaux-migrateurs-le-retour
Je vous invite à les regarder : ils contiennent des renseignements complets et intéressants.
Jacques
Le 31 juillet 2013
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