Le frelon asiatique, la Bondrée et le soufre
Le frelon asiatique, la Bondrée et le soufre
Venu d’Asie, le frelon asiatique fait des ravages chez les abeilles. Un rapace, la bondrée apivore, s’attaque à ce dangereux hyménoptère, mais c’est insuffisant pour éradiquer les frelons.
En revanche, le dioxyde de soufre, toléré puis interdit en mai dernier, sera prochainement autorisé en France pour détruire ces frelons.
Le Frelon asiatique (Vespa velutina), ou Frelon à pattes jaunes est un hyménoptère de la famille des Vespidae (comme les Guêpes). Il nous provient d’Asie. Le Frelon asiatique se reconnaît à son corps sombre et à ses pattes aux extrémités jaunes. Il est plus petit que le Frelon d'Europe (Vespa crabro). Son régime est composé de fruits et de nectar, mais pour nourrir ses larves, il préfère chasser différents insectes, dont les Abeilles mellifères (Apis mellifera). Les populations de Frelons s'étendent en France depuis quelques années.
Toujours en France, le Frelon asiatique a un ennemi, en l’occurrence un rapace diurne, la Bondrée apivore (Pernis apivorus).
La Bondrée apivore, un rapace ressemblant beaucoup à la Buse variable (Buteo buteo), mais elle se nourrit d'insectes. Elle s'attaque notamment aux énormes nids de Frelons asiatiques.
A l’opposé de la Buse, les plumes de la Bondrée sont toutes petites, formant presque des écailles, ce qui la protège des piqûres. Ce rapace sait repérer les nids enterrés ou perchés dans les arbres.
Les nids de Frelons asiatiques sont gros et bien visibles. Mais l’apparition de cet insecte en France est récente et peut-être faut-il un temps d’apprentissage à la Bondrée apivore pour qu’elle s’y intéresse.
En France, l’effectif des Bondrées se situe entre 10.000 et 15.000 individus (source LPO) mais est migrateur. Il quitte le pays vers la mi-août. La Bondrée pourrait réguler la population de frelons, mais certainement pas exterminer l’espèce.
Pour lutter contre les frelons, il reste le dioxyde de soufre (SO2). On a constaté que cet oxyde est une arme de destruction massive contre les Frelons asiatiques.
Ce produit est utilisé en viticulture, depuis longtemps, pour désinfecter les cuves de vin. Les apiculteurs , eux, s’en servent pour détruire des nids de frelons en approchant une bonbonne de gaz fixée sur une perche pour injecter le dioxyde de soufre à l’intérieur. La détente brutale du SO2 produit un froid intense, fatal aux insectes. Il existe d’autres méthodes, consistant à installer des pièges ou des appâts, mais la technique du soufre est la seule capable de détruire un nid entier.
Le SO2 était toléré jusqu’en mai 2013, puis il est tombé sous le coup d’une interdiction. Récemment, à la demande de certains députés du Sud-Ouest l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a rendu un avis favorable à son autorisation. L’avis de l’ANSES affirme que le dioxyde de soufre est une technique efficace de lutte contre le frelon asiatique, et que les impacts sur l'environnement seraient très limités comparés aux autres techniques de lutte chimique. En clair, l’interdiction du SO2 risquerait surtout d’inciter à utiliser des insecticides plus nocifs.
Les élus français ont donc appelé le gouvernement français pour qu’il autorise l’usage du dioxyde de soufre, en soulignant que la mesure est urgente, pour éviter que le frelon continue à se propager.
Le Gouvernement français a pris un arrêté qui a été publié au Journal Officiel le 7 septembre autorisant l’utilisation du SO2 pour une période limitée de 120 jours, à savoir jusqu’au 5 janvier 2014. Cette dérogation temporaire est accompagnée d'un encadrement strict et ouvre la porte à une autorisation permanente.
Sources :
(Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences)
et
(Michel, Univers-Nature)
Je vous invite à aller sur les deux sites pour des renseignements complémentaires.
Remarque personnelle
Le dioxyde de soufre est un gaz hautement toxique et peut causer des brûlures aux voies respiratoires. De plus, comme le dioxyde de carbone, il favorise le réchauffement planétaire. Mais, par ailleurs, nous devons absolument protéger les populations d’Abeilles mellifères, qui souffrent déjà beaucoup des pesticides et insecticides épandus sur les cultures.
Jacques
Revu le 13 septembre 2013
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