Quelques comportements peu connus de la Foulque macroule
Quelques comportements peu connus de la Foulque macroule
La Foulque macroule n'est pas seulement ce sympathique oiseau herbivore familier de nos étangs et de nos lacs. Il peut consommer des petits poissons, ou des sauterelles
Foulque d'Amérique (Fulica americana) ayant volé un poisson à un Fuligule à tête rouge (Aythya americana), Illinois (Etats-Unis). Photographie Peter Chromick / Chromik's Photos
La Foulque macroule (Fulica atra) est un oiseau commun des lacs et des étangs d'Europe. Elle est entièrement noire, avec un bec et une plaque frontale blancs. Les poussins de Foulques sont noirs avec une collerette rouge-orange.
Mais la Foulque n'est pas uniquement ce sympathique Rallidé herbivore facile à observer.
En fait, une étude du contenu de leurs estomacs, effectuée en différentes régions de Grande-Bretagne a permis de constater que les matières végétales représentaient 84 % du total ingéré.
La Foulque n'hésite pas à manger d'autres nourritures, en particulier de pain, jetée par les promeneurs. Elle peut aussi être insectivore, et consommer des larves d’insectes (mouches, odonates, lépidoptères, coléoptères) et des vers, mais aussi des œufs de poissons et de grenouilles. Elle consomme même parfois des petits mammifères et des mollusques. L'introduction de la Moule zébrée dans le lac Léman a entraîné une forte augmentation du nombre de Foulques hivernantes.
On a observé des Foulques mangeant un poisson mort sur le lac de la Cassière, dans la commune d'Aydat (Puy-de-Dôme).
Durant la période de reproduction, les Foulques macroules deviennent très agressives, surtout après la construction du nid, et les combats entre congénères sont fréquents. Ces attaques sont généralement le fait d'oiseaux nicheurs, mais elle peut aussi concerner des oiseaux isolés. Sous l'influence des hormones, certains individus peuvent même adopter des comportements destructeurs envers d'autres espèce avec lesquelles il n'y pourtant aucune compétition potentielle. Une foulque a ainsi été vue en Italie détruisant à deux reprises des oeufs d'Echasses blanches (Himantopus himantopus).
La foulque est prévoyante : quelques jours avant la construction du nid principal, où seront pondus les oeufs, le couple construit généralement un autre nid plus basique, plat, sans dépression à son sommet, constitué de brindilles et de roseaux, souvent attaché à un buisson. En cas de catastrophe (inondation), il peut être complété rapidement et servir de nid de remplacement. Ce comportement semble assez répandu.
Les poussins naissent souvent de façon échelonnée, et les aînés sont souvent favorisés par les parents. Ils savent aussi asseoir leur autorité. Les poussins qui essaient de manger plus que prévu sont secoués de façon très violente par les ainés.
En dehors de la période de nidification, les foulques sont très sociables, mais pas toujours très "correctes" entre elles.
Le kleptoparasitisme (le vol de nourriture prise par une autre individu) est en effet relativement répandu. Les voleurs de nourriture agissent généralement peu après que la victime est remontée à la surface avec sa nourriture dans le bec et juste avant qu'elle l'avale. Les individus ciblés résistent rarement. Le taux de succès des kleptoparasites est très élevé (environ 85 %).
Les oiseaux qui ont choisi d'adopter un tel comportement alternent généralement vols et recherche de nourriture. Les foulques régulièrement harcelées finissent par récolter de moins en moins de nourriture à chaque plongée, en laissant ainsi une plus grande quantité aux voleurs.
Les foulques sont également elles-mêmes victimes de vols de nourriture, en particulier de la part d’Anatidés, que l'on croit plutôt placides. Deux espèces de canards sont connues pour pratiquer le kleptoparasitisme : le Canard chipeau (Anas strepera) et le Canard siffleur (Anas americana). Ils parasitent fréquemment la Foulque d'Amérique (Fulica americana) et la Foulque noire.
Ce comportement peut constituer une technique alternative de nourrissage.
Foulque macroule (Fulica atra) se battant, Vosges (88). Photographie Jilian Godel
Foulque macroule (Fulica atra) nourrissant ses poussins avec une sauterelle ou un criquet, baie de Somme (80).Photographie Pascal Bécue
Adapté du site d’Ornithomédia, que je vous suggère de consulter.
http://www.ornithomedia.com/breves/quelques-comportements-peu-connus-foulque-macroule-00967.html
Le retour de la Foulque caronculée dans la province de Grenade
A lire sur le web :
Le site web de Peter Chromik : http://chromik.smugmug.com
Sources de ce dosier.
- R. M. Kilner, H. Drummond(2007). Parent–offspring conflict in avian families. Journal of Ornithology. Volume 148, numéro 2 Supplement, pages 241-246. http://link.springer.com/article/10.1007/s10336-007-0224-3
- Matthieu Bernard (2001). Comportement alimentaire suprenant chez la Foulque macroule (Fulica atra). Grand-Duc (58), pages 62-64. http://lpo-auvergne.org/GDUC/Grand-Duc%2058%20%2862-64%29.pdf
- J. A. Horsfall (1984). Brood reduction and brood division in coots. Animal Behaviour. Volume 32, numéro 1, pages 216–225. Février. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003347284803401
- Craig R. LeSchack et Gary R. Hepp (1995). Kleptoparasitism of American Coots by Gadwalls and Its Relationship to Social Dominance and Food Abundance. The Auk. Volume 112, numéro 2, pages : 429-435. www.jstor.org/discover/10.2307/4088730?uid=3738016&uid=2&uid=4&sid=21102625723207
- J. H. MacLaughlin (1941). Notes on Supplementary Nests and Aggressive Display in the Coot, Fulica a. atra.The Irish Naturalists' Journal. Volume 17, numéro 12, pages 343-345. Septembre. www.jstor.org/discover/10.2307/25533083?uid=3738016&uid=2&uid=4&sid=21102636018437
- Hans Källander (2013). Intraspecific Kleptoparasitism in the Common Coot (Fulica atra). Waterbirds 36(2), pages 225-227. www.bioone.org/doi/abs/10.1675/063.036.0212
- G. Bruni, F. Boggiano, M. Menchetti et E. Mori (2013). First report of egg predation by an unpaired Eurasian Coot, Fulica atra, L., 1758 (Aves: Gruiformes) on Black-winged Stilt, Himantopus himantopus, L., 1758 (Aves: Charadriiformes): one case from central Italy. Italian Journal of Zoology. Volume 80, numéro 2, pages 313-316. www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/11250003.2013.783631#.UjOOnqyVPXR
- Juan A. Amat, J.Ramón Obeso (1991). Black Coots (Fulica atra; Aves, Rallidae) Supplanting Conspecifics from Foraging Sites. Ethology. Volume 87, numéro 1-2, pages 1–8. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1439-0310.1991.tb01183.x/abstract
Avez-vous fait de telles observations concernant les Foulques, ou autres oiseaux ? Faites m'en part ! Je vous attends.
Bonnes observations
Jacques
Le 24 octobre 2013
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