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LA FORET DE SOIGNES, LE POUMON VERT DE BRUXELLES

La Forêt de Soignes, le poumon vert de Bruxelles

 

La forêt de Soignes couvre actuellement 4.383 hectares.    Depuis la fédéralisation de l’Etat national en 1983, elle est répartie entre les trois Régions du pays : 56% en Région flamande, 38% en Région de Bruxelles-Capitale, et 6% en Région wallonne.   La partie bruxelloise, répartie entre Uccle, Watermael-Boitsfort, Auderghem et Woluwe St Pierre, est la plus imbriquée dans un tissu urbain densément peuplé.

 

L’origine de la Forêt de Soignes remonte à la fin de la dernière glaciation, il y a plus de 10.000 ans.   A cette époque, le relief est déjà en place et le limon éolien à l’origine des sols actuels se dépose.

Par contre, le climat se modifie et fera évoluer la végétation depuis  le type « toundra » jusque la forêt actuelle.

L’homme est déjà présent en Soignes, mais son impact est négligeable.

Au cours de cette longue reconquête des terres par la forêt, le hêtre fait son apparition il y a 4.000 ans.   Le climat se stabilise, et on approche du stade climax, c’est-à-dire le stade final d’équilibre biologique.

Avec les Celtes, l’Homme se sédentarise et ses premières emprises sur la forêt se poursuivront tout au long de l’histoire.   Faute d’une réelle gestion, l’état de la forêt se dégrade progressivement.

Il faut attendre le XIVème siècle pour voir apparaître un début de gestion.   Sous Charlemagne, l’étendue de la Forêt de Soignes se stabilise à 12.000 hectares et évoluera peu jusqu’en 1830.

La chasse se structure également et le premier code forestier voit le jour.   Les zone de chasses royales (parfois clôturées sous le nom de « warandes ») ont influencé les noms des rues et quartiers bruxellois : la Chasse (à Etterbeek) et de la Chasse Royale (à Auderghem)

Au XVIème siècle, sous le règne de Charles Quint, l’exploitation se structure également, et on voit apparaître les premières coupes régulières.   Ce traitement sera poursuivi jusqu’au début du XXème siècle.

A partir du XVIIIème siècle, commence une période de troubles, la gestion se désorganise, et la forêt se dégrade.

La restauration du massif débute au cours de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, sous l’impulsion du lieutenant-wautmaître Jean-Charles Théodore de l’Escaille.   Les droits d’usage sont limités.   Un abornement est réalisé, et on commence à replanter les vides avec des plants issus de pépinières.

En 1785, pour accélérer la restauration, Joachim Zinner, un jardinier autrichien, est nommé en qualité de directeur des plantations.   L’objectif principal de cette restauration est la production de bois, et elle consistait en la plantation, sur des étendues de plusieurs dizaines d’hectares, de jeunes hêtres issus de pépinières.

Ce système de plantation, caractéristique d’un traitement en futaie régulière, est à l’origine du faciès de hêtraie cathédrale que nous connaissons aujourd’hui.

En 1822, sous le régime hollandais, la Forêt de Soignes est donnée en dote à la Société Générale.   La forêt passe en gestion privée.

En 1830, craignant la nationalisation de ses biens, la Société Générale, vend près de 60% de la forêt, et ces terrains seront défrichés.   L’étendue de la Forêt de Soignes est restreinte à près de 4.400 hectares.

Ce qui reste de la Forêt de Soignes sera racheté en 1843 par Léopold Ier qui en confie la gestion à l’Administration des Eaux et Forêts.   A cette époque, la forêt est toujours gérée dans un but de production de bois.

A la fin du XIXème siècle, les ventes en Soignes représentent près de la moitié des recettes de l’ensemble des forêts du Domaine.   La chasse est réservée à la Couronne.

Sous l’État belge, les emprises  de l’Homme sur la forêt se poursuivent : routes, chemins de fer, parcs, hippodromes, etc., sont construits sur des terres prises sur la forêt.

Au début du 20ième siècle, l’exploitation est ralentie et on laisse vieillir les peuplements sans veiller au rajeunissement de la forêt.   Cette politique crée un déséquilibre en faveur des classes d’âges les plus âgées (qui sont surreprésentées) avec pour conséquence de devoir procéder à des rajeunissements massifs.

A l’heure actuelle, les fonctions récréatives et paysagères ont relégué la fonction de production au second plan (sans pour autant être abandonnée), et la chasse est suspendue en Soignes à partir de 1974, et supprimée depuis 1991.

 

Le climat sonien est de type maritime tempéré à hivers doux caractérisé par une température moyenne annuelle 9,8°C et une pluviosité annuelle moyenne de 780,1mm.   Les conditions de croissance sont particulièrement favorables au développement d’une végétation variée.   Les variations climatiques annuelles sont néanmoins importantes d’une année à l’autre et peuvent occasionner des dégâts importants aux peuplements.   Ces dernières années, les scientifiques observent un réchauffement du climat dont les effets ne se feront ressentir que dans les prochaines décennies.

 

Au niveau du relief, la forêt est située sur un plateau relativement plat de 120 mètres d’altitude moyenne.   Ce relief, creusé au cours des périodes interglaciaires du quaternaire, est concentré dans les vallons aujourd’hui secs.   Les ruisseaux permanents, sources, marais, étangs et mares sont peu présents en Soignes.

Ils sont concentrés dans les vallées de la Woluwe et du Roodkloosterbeek (ruisseau du Rouge Cloître), entre Watermael-Boisfort et Tervueren.

Le sous-sol sonien est constitué pour un tiers de sable bruxellien et pour deux tiers d’argile, essentiellement du tongrien.   Ces sols acides sont favorables à une large gamme d’essences forestières.

On note néanmoins la présence à faible profondeur d’un horizon induré, appelé le « frangipan », qui limite le développement des racines en profondeur rendant les arbres plus sensibles au vent.   On relève également des affleurements calcaires.

Au niveau de la flore et des champignons, la richesse spécifique tend à se maintenir, mais la taille des populations tend à diminuer.   Par contre, pour la faune, tant la richesse spécifique que la taille des populations tendent à diminuer.   L’évolution du réseau ferroviaire et routier et la croissance des zones bâties a provoqué la disparition des zones forestières et donc réduction de la surface de la forêt.   Des mesures doivent être prises pour assurer, dans le long terme, le maintien de cette biodiversité.   Un premier effort en ce sens a été réalisé par la création, depuis 1990, de 5 réserves naturelles et de 2 réserves forestières.    Des mesures supplémentaires doivent être prises  pour parfaire ces efforts.   

 

(Texte inspiré du site de Bruxelles-environnement, et surtout du livre, très bien documenté, édité par les « Amis de la Forêt de Soignes » sous le titre « La Forêt de Soignes, connaissances nouvelles pour un patrimoine d’avenir » - Mardaga 2009)

 

Jacques Schwers

3/08/2011

 

 



03/08/2011
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